La Rochelle coule à Mayol

Le Stade Rochelais jouait hier après-midi son match en retard au Stade Mayol pour le compte de la troisième journée de Top 14, après le déluge qui s’était abattu fin septembre. Avec deux équipes assez compétitives, c’est le RC Toulon qui a tiré profit de ce match avec une victoire bonifiée (39-14).

Cette fois, le soleil était au rendez-vous sur la Rade et le match reporté entre les deux formations s’est bien tenu. L’équipe de Pierre Mignoni affichait une équipe très solide avec le retour notable du capitaine Ollivon et de Gael Dréan, tous deux libérés par Fabien Galthié. Les Jaune et Noir étaient privés eux aussi de leurs internationaux dont Grégory Alldritt, réserviste avec le XV de France et donc pas disponible pour disputer ce choc pour le haut de tableau.

Occuper n’est pas gagner

Les Maritimes prennent le jeu à leur compte dès le début du match, mais les fautes de main et les pénalités s’enchaînent rapidement. Toulon en profite et ouvre la marque par Jaminet, après une belle mêlée dynamisée par Ollivon. L’arrière varois ne convertit pas mais Favre écope déjà un carton jaune pour accumulation de fautes (5-0, 8e). Le Stade Rochelais manque cruellement d’efficacité, fait défaut en touche et subit les assauts toulonnais. Jaminet, Dréan et Ollivon sont tranchants et à la suite d’une mêlée dans les 40 mètres rochelais, Serin renverse le jeu sur l’aile gauche. Les magiciens Dréan et Ferté finissent le travail à l’issue d’une belle offensive. L’ancien briviste score, Jaminet transforme (12-0, 22e). Jusqu’à la demi-heure de jeu, les attaques des hommes de Ronan O’Gara sont vaines et c’est Cancoriet qui, après une touche bien négociée par Lavault, franchit la ligne de marque après plusieurs séquences de pick and go devant l’en-but des Rouge et Noir (12-7, 29e). La statistique des pénalités est alors à quatre partout mais l’efficacité est à l’avantage des locaux.

Les visiteurs sont dans un temps fort et poussent pour revenir dans le match. Mais le jeune troisième ligne Andjisseramatchi se voit refuser son premier essai en Top 14 à cause d’un écran de Lavault bien géré par Serin, alors que Daunivucu avait franchi. Juste avant la mi-temps, un contre toulonnais renverse le Stade Rochelais. Ribbans accentue l’avance de son équipe en cassant étrangement un plaquage sur Skelton pour plonger en terre promise. À la pause, les Varois mènent 17-7.

Des fondamentaux absents                                         

La seconde période va mettre en lumière les quelques erreurs entrevues en première. Malgré les changements opérés, le RCT assoit sa domination. Jaminet se met en valeur par un doublé, après un coup de pied justement distillé par Smaïli. À la course, il devance un Leyds étonnamment trop prudent en couverture. Après vérification vidéo, l’essai est bien accordé et le score enfle (24-7, 46e). Le Stade Rochelais balbutie son rugby. Les organismes sont touchés, Lagivala sort sur blessure (50e) et Priso va en profiter pour ajouter son essai peu avant l’heure de jeu, après une nouvelle touche gagnante et une finition en force (34-7, 58e). Le score est très lourd, mais les Jaune et Noir finissent par relever la tête. Parmi les rares touches réussies, le jeu envoie Leyds en bout de ligne pour réduire l’ampleur du score. Hastoy convertit (34-14). Malgré ce sursaut d’orgueil, les hommes de la Rade jouent à leur main et Priso passe une seconde fois derrière la ligne à la 70e, avant de voir son essai refusé à la vidéo. Dréan conclut par un sixième essai qui conforte le bonus offensif de Toulon et rejoint l’autre club rouge et noir en tête du championnat. Victoire 39-14 pour Toulon.

Top et flop

Top : Le top côté rochelais est à juger en première mi-temps. Au vu de sa prestation globale, le jeune centre Daunivucu peut faire partie des tops avec des actions tranchantes qui ont maintenu La Rochelle dans l’avancée, sans pour autant être efficace. Botia, en seconde période, a apporté toute son expérience et sa vivacité mais l’équipe était trop faible pour qu’il puisse être reconnu à sa juste valeur.

Flop : Contrairement aux statistiques d’avant-match qui voyaient les Maritimes être dans les meilleures équipes en touche et en mêlée, les fondamentaux ont cette fois fait défaut et annihilé la majeure partie des lancements de jeu.

Le fait du match

Les trop nombreuses touches perdues ont été préjudiciables à l’équipe. Mais malheureusement, en dépit d’un match pourtant maîtrisé par le colosse australien, le gros plaquage manqué de Skelton en fin de première période sur Ribbans permet aux Toulonnais de prendre le large et d’entamer idéalement la seconde période, alors que le premier acte maritime conservait quelques espoirs d’amélioration.

Bilan

Ce match en retard, au départ sous-entendu comme « de trop » par le manager Ronan O’Gara qui évoquait un forfait après la large victoire contre le Racing à domicile, a finalement tourné à une démonstration toulonnaise. Les joueurs n’ont pas su garder le cap malgré la qualité de l’effectif présent et se sont fait dépasser dans le jeu, trop facilement. Une semaine de vacances arrive. La prochaine réception de Castres dans 15 jours sera déterminante pour rester dans le top 6 et garder la dynamique positive qui était présente avant ce match.


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