La Rochelle – Bayonne : victoire bonifiée et pluie d’essais

Ce samedi après-midi, la météo pluvieuse annonçait un match serré, cadenassé et les pronostics de la rédaction allaient en ce sens. Bon nombre de supporters se sont donc trompés et ont vu un match enlevé, conclu par un succès bonifié des Maritimes (49-17). Une victoire synonyme de réintégration provisoire dans le top 6.

Pour le dernier match de l’année, il y avait de l’ambiance à Marcel Deflandre. Il faut dire que les visiteurs bayonnais ne sont pas les derniers pour faire la fête. C’est donc dans une ambiance rythmée que le match a commencé. Comme annoncé dans notre focus, le retour des cadres côté rochelais augurait une belle rencontre et laissait penser à une victoire avant de fêter Noël.

Les premières secondes de match sont décidément rythmées pour le Stade Rochelais. Après le carton rouge moins d’une minute après le début de rencontre à Pau, cette fois c’est le troisième ligne aile Matthias Haddad qui sort sur protocole commotion dès la première action de jeu. Botia rentre tout de suite. Après cet événement, le round d’observation peut commencer et le score affiche 6 à 3 pour les Rochelais après quinze minutes de jeu. C’est le jeune Bollengier qui plante la première banderille après un coup de pression de Le Garrec sur son homologue bayonnais. Seuteni récupère le ballon et slalome dans la défense basque pour servir à son intérieur Bollengier (11-3, 20e). À noter que les Bayonnais étaient à 14 contre 15 depuis quelques minutes, après le carton jaune reçu par Bosch (le talonneur bayonnais et ancien rochelais), pour un hors-jeu et une faute dans un ruck.

Le match s’emballe et les Maritimes animent la partie. Nowell, bien décalé par Jurd après un gros travail des avants et une éjection rapide du demi de mêlée rochelais, inscrit un nouvel essai cinq minutes plus tard. L’Anglais est gourmand et en inscrit un autre dix minutes plus tard, dans une configuration identique à son premier, en parfait finisseur sur son aile. Le score est alors de 23 à 3. On joue la 35e minute. Les Basques semblent assommés et font des fautes évitables. Sur un duel aérien, Spring percute Niniashvili. Le Géorgien retombe lourdement à plat et l’ailier bayonnais va s’asseoir dix minutes sur son banc de touche avec un nouveau carton jaune. C’est le moment idéal pour enfoncer le clou. Botia s’en charge, tel un talonneur expérimenté, en plongeant dans l’en-but après un bon groupé pénétrant. Mi-temps : 30 à 3. Le public est à la fête et la concurrence mise à mal. Les conditions climatiques n’ont pas l’air d’avoir d’effets sur un Stade Rochelais survolté et très en jambes.

Un second acte plus équilibré

Les 29 acteurs reviennent sur la pelouse. Bayonne est toujours en infériorité numérique, mais ce sont pourtant les hommes de Grégory Patat qui sonnent la révolte en premier. À l’issue d’un gros travail des avants à cinq mètres de la ligne maritime, c’est le néo-international Esteban Capilla qui plonge pour la première fois du match derrière la ligne rochelaise. L’écart se réduit (30-10, 43e). Avant la 50e, quelques changements s’opèrent. L’un d’entre eux est plus significatif que les autres. Lavault, sur un choc avec Tuilagi, s’éteint littéralement au sol et sort sur civière (tour d’honneur rassurant à la fin du match). Malgré la violence de l’impact et la zone de contact, monsieur Rousselet estime que c’est un « accident de jeu » et n’adresse pas de carton jaune au centre anglais, simple pénalité. Le public gronde pour montrer son désaccord.

Après ce moment de flottement, le jeu se poursuit et sur une action anodine des Bleu et Blanc à hauteur de la ligne médiane. Seuteni sent bien le coup, intercepte la passe de Spring et sert une seconde fois Bollengier qui termine le travail. Doublé et 35-10 pour les Rochelais à la 55e, après la transformation manquée de Jurd (5/8 sur l’ensemble du match). Les hommes de Ronan O’Gara se sentent forts, ont faim de ballon. Dans leurs 40 mètres, les avants rochelais transpercent le rideau défensif adverse et à la suite d’un travail commun initié par Kuntelia, Jegou puis Le Garrec suivent bien le jeu et Wardi conclut le travail, après un crochet ravageur sur l’arrière basque Tiberghien pour aplatir en terre promise et conforter le bonus offensif des siens. Une action de grande classe, faite de passes, d’enchaînements propres et d’une finition tout en vitesse du pilier international rochelais. Deflandre est en feu, la barre des 40 points est dépassée (42-10, 57e). Les Basques vont réagir dix minutes plus tard par Maqala qui va inscrire un essai sur un exploit personnel, en passant en revue l’arrière-garde rochelaise. Les minutes s’égrènent, les deux équipes semblent émoussées. Nouvelle faute grossière des Basques avec un carton jaune de Cotet pour un plaquage dangereux sur Kante Samba. Sur l’action suivante, un nouveau maul dévastateur emporte tout sur son passage et envoie Sutidze à dame pour le septième essai rochelais. Daunivucu, passé ouvreur après la sortie de Jurd quelques minutes plus tôt, transforme et porte le score final à 49-17. Une belle victoire pour commencer un enchaînement de matchs au sommet.

Les tops et flops 

Top : Pour sa première titularisation de la saison en Top 14, nous avons voulu mettre en lumière Diego Jurd, auteur d’un 5/8 au pied. Même si sa partition n’a pas été parfaite, il a formé, avec Le Garrec, une charnière dynamique qui a su éclairer le jeu rochelais. D’autres joueurs auraient également pu être cités dans cette catégorie tant la copie de l’ensemble de l’équipe a été en grande partie satisfaisante.

Flop : Malgré une performance assez honorable des talonneurs, la touche a été en difficulté, ou plutôt loin des standards habituels. Seulement 78% de réussite (18/24). Cela n’a pas impacté l’efficacité globale de l’équipe mais c’est un secteur à travailler en vue du prochain déplacement à Toulouse la semaine prochaine.

Le fait du match 

L’interception de Seuteni au milieu du terrain a assommé des Bayonnais qui commençaient à revenir dans le match. Cet essai en contre conclu par Bollengier a conforté le bonus offensif et a permis aux Rochelais d’aborder la fin de match plus sereinement, en faisant reposer quelques joueurs comme Le Garrec ou Seuteni lui-même.

Bilan 

Alors qu’on pensait à un match serré et disputé, c’est finalement La Rochelle qui a rapidement pris le jeu à son compte pour étouffer des Bayonnais acculés en défense (14 pénalités concédées et 26 plaquages manqués). Une rencontre parfaitement maîtrisée qui permet aux Maritimes de réintégrer provisoirement le top 6 et pousse leur adversaire hors des qualifiés. Une bonne opération certes, mais également une copie à renouveler lors du prochain déplacement à Toulouse, en conclusion de l’année 2025.


Crédit photo : Vibrez rugby