Le bilan du premier bloc
Le premier bloc du Top 14 est déjà terminé et il est l'heure d'un premier bilan, après neuf matchs joués. Les joueurs non-internationaux ont le droit à quelques vacances bien méritées quand les internationaux défendent le drapeau de leurs nations pour la traditionnelle tournée d'automne.
D’un point de vue comptable, le Stade Rochelais est troisième, à trois points du leader toulousain, avec 27 points. C'est déjà un bien meilleur départ que la saison précédente, où les joueurs de Ronan O'Gara étaient neuvième avec 20 points, mais également que la plupart des saisons précédentes en réalité. Seuls les premiers blocs de 2018 et 2020 furent meilleurs.
© Simon Bourdolle - Fièvre SR
Si le Stade Rochelais assure donc dans les stats, qu'en est-il dans le jeu ?
Et bien, là aussi, le changement est visible. Après une saison morose, où les trois-quarts ne semblaient pas avoir leur place dans le jeu, les ailiers et les centres maritimes ont enfin fait leur grand retour à Marcel-Deflandre ! Sur les ailes, Dillyn Leyds reste fidèle à lui-même alors que Jack Nowell semble avoir passé un cap dans ses performances. C'est au centre que la différence se ressent le plus, le duo Danty-Seuteni sortait d'une année plus que décevante mais sont visiblement en meilleure forme alors que l'arrivée de Teddy Thomas au centre a ajouté une cartouche à l'arsenal offensif des Rochelais.
Malgré cette amélioration évidente du jeu offensif des Jaune et Noir, certains de ses fondamentaux restent toujours aussi balbutiants. Si l'on a longuement parlé du paquet d'avants, la touche reste un domaine où les Rochelais pêchent. Tolu Latu et Quentin Lespiaucq n’arrivent à enchaîner les matchs réussis.
Un jeu au pied en perdition
Un autre domaine où le Stade Rochelais est moins performant est l'efficacité au pied.
C'est simple, Hugo Reus était, la saison dernière, le joueur avec le meilleur taux de transformation du Top 14, avec 91.5% sur ses tentatives. Il est cette saison à 36%, une anomalie statistique, sans doute, mais couplée à la baisse d'Antoine Hastoy, passé de 79.7% à 73.9%, qui pèse lourd.
Le Stade Rochelais passe d'un taux de transformation de 80.7%, soit le quatrième meilleur total du championnat, à 60.9%, de très loin le pire taux du championnat, uniquement battu par le CA Brive dans l'ensemble du rugby professionnel français.
Si cette inefficacité au pied est une chose, l'inefficacité générale en est encore une autre. Si ce n'est pour les rencontres face au LOU et la Section Paloise, le Stade Rochelais aura souvent dominé mais sans convertir autant que sa domination ne le devrait.
Le pinacle de cela étant lors du non-match au GGL Stadium qui a vu les Maritimes enchaîner les actions stériles sans jamais avoir la lucidité de prendre les points. Il faut néanmoins contrebalancer cette analyse en notant les graves blessures ayant eu lieu avant même le début de la saison avec Raymond Rhule, suivie quelques matchs plus tard par celle de Pierre Bourgarit, dont l'absence en talonneur se fait ressentir, notamment en touche. Ces absences ont forcé le staff à faire venir du sang neuf.
Un avenir plus que prometteur
Des débuts intéressants de Tomasi Seru, d'Édouard Richer et de Nikolozi Sutidze, Alexandre Kaddouri commence à prendre du temps de jeu alors qu'Aleksandre Kuntelia réussit un bon début de saison, et s’installe comme une évidence au poste (Colombe partant pour Toulouse à la fin de la saison). Mais c'est avant tout au sein de l'hyper-compétitive troisième ligne rochelaise que se trouvent deux des plus belles promesses du club, avec Matthias Haddad qui semble enfin avoir mis les graves blessures derrière lui et enchaîne les bonnes performances, quand le retour d'Oscar Jégou a abouti à un match plus que complet du néo-international français.
Le futur semble se dessiner petit à petit sur les bords de l'Atlantique, aussi bien devant avec Kaddouri, Penverne, Kuntelia, Sutidze, Haddad, Jégou et Richer que derrière avec Daunivucu, Seru et les futures arrivées de Le Garrec et Niniashvilli...
Hugo Betoule