Pour le compte de la 7e journée du Top 14, le Stade Rochelais, 12e au coup d’envoi, s’est imposé avec la manière (54-19). Un succès important pour le moral, face au promu montalbanais avec un festival d’essais et un soleil d’été.
Ce samedi après-midi, c’est sous un beau soleil que les Maritimes affrontaient l’USM. Un vieux souvenir de Pro D2 (dernière confrontation à La Rochelle en 2006) dans un stade Marcel Deflandre chauffé à blanc après avoir laissé ses protégés durant deux matchs à l’extérieur ponctués d’autant de défaites à Montpellier et au Stade Français.
Malgré une rotation d’effectif évidente au vu des trois prochaines semaines décisives pour le club en cette fin d’année civile, le match s’anime dans les dix premières minutes sans que le tableau d’affichage ne soit débloqué. Il faut dire que la sortie sur blessure du talonneur Pierre Bourgarit après seulement cinq minutes de jeu, a freiné la dynamique du pack maritime. Tolu Latu l’a remplacé et a poursuivi les 75 minutes suivantes.
Le match s’est seulement décanté à la 13e minute par l’intermédiaire de Jack Nowell, qui a fait parler ses cannes pour sa première titularisation de la saison, après un beau travail du pack rochelais. Entre fautes de main et pénalités manquées des visiteurs, c’est par l’inoxydable Levani Botia qu’est venue l’ouverture à l’issue d’une magnifique percée et un essai sur un plateau pour Thomas Lavault, à l’affût tel un demi de mêlée (14-0, 22e). Bien que Ihaia West soit en grande forme aujourd’hui et anime d’une belle manière les offensives rochelaises, la mêlée, quant à elle, reste toujours un gros problème, Kaddouri se faisant notamment sanctionner face à son homologue sapiacain (28e).
Dans cette première mi-temps, il était convenu que les Rochelais marqueraient toutes les dix minutes. Après de belles animations offensives de la charnière Berjon-West, le jeu en vient à une mêlée à cinq mètres de la ligne. Par une poussée foudroyante, les Jaune et Noir envoient leurs adversaires au tapis et monsieur Rozier court siffler un essai de pénalité, accompagné d’un carton jaune pour le troisième ligne Fred Quercy, fautif sur l’avancée rochelaise (22-0). Ce carton jaune va faire mal aux joueurs de Sébastien Tillous-Borde.
Le score commençait déjà à gonfler et cette infériorité numérique va anéantir tout espoir de remontée. Trois minutes plus tard, à l’initiative d’une action cornaquée par l’excellent Berjon, le Géorgien Niniashvili transperce la défense et passe la ligne en force. Le bonus offensif est alors conforté avant la mi-temps ? Et bien non, appel à la vidéo et une faute semble être commise avant cette prise d’intervalle. L’essai est donc refusé. Rebelote, nouvelle touche à cinq mètres et cette fois, le Fidjien de 36 ans, Levani Botia, se retrouve à nouveau au centre des débats et plonge dans l’en-but. La transformation à 30 mètres, légèrement excentrée, passe à nouveau entre les perches (4/4). Les Rochelais dominent les débats à la pause, dans une rencontre à sens unique (28-0).
Une deuxième mi-temps spectaculaire
Le carton jaune infligé à Quercy est encore actif et continue de faire mal aux hommes en vert. Dès l’entame, les Rochelais inscrivent deux nouveaux essais par Lagivala puis West pour porter la marque à 42-0 (46e). Le coup est rude mais le promu ne lâche rien, à l’image de ses trois premières sorties. Malgré le nombre important de points encaissés, il continue d’essayer de produire du jeu et cela va payer. La valse de changements opérée par les deux équipes, tant sur les avants que les lignes arrière, va apporter un peu de fraîcheur et offrir l’opportunité aux coéquipiers de l’ancien rochelais Léo Aouf, tout juste rentré, de réduire la marque par Ringuet (42-7, 52e). Le travail de sape des avants montalbanais a raison de leur détermination et ils sont récompensés. Les approximations restent encore visibles, de part et d’autres d’ailleurs, avec plusieurs en-avants et de nombreuses pénalités sifflées (plus d’une quinzaine cumulée au cours du match).
Mais un joueur a décidé de se mettre en évidence cet après-midi : Ihaia West. En l’absence d’Antoine Hastoy, ménagé pour ce match, l’ouvreur kiwi, en plus d’être quasi impeccable au but (7/8 au final), joue à sa main et transperce la défense pour la seconde fois du match et sert cette fois son ailier Bosmorin qui n’a plus qu’à finir le travail. Réponse immédiate du promu sur une action similaire, conclue par l’ailier Vallée (47-12, 62e). Le spectacle n’est pas fini, c’est un peu du hourra rugby, beaucoup d’approximations et un match débridé. Les organismes commencent à être fatigués mais toute cette animation profite encore une fois aux Maritimes, avec ses génies Nowell et Botia, qui au terme d’une action brouillonne, profite au bulldozer fidjien pour son doublé, bien servi par un Nowell en jambes pour son retour. La transformation qui suit est à mettre à l’actif de Diego Jurd qui signe ses premiers points en Top 14. La fête est déjà totale, la barre des 50 points dépassée. West sort sous de chaleureux applaudissements du public rochelais. Il reste dix minutes et il va encore se passer beaucoup de choses. Jegou se met à la faute et prend pour tout le monde. Il laisse ses partenaires à 14 pour la fin du match. Ce dont va profiter Montauban pour inscrire un troisième essai, à nouveau par Vallée, et réduire un peu l’ampleur du score. Le match se termine sur le score de 54-19, le devoir accompli pour le Stade Rochelais, malgré une mêlée encore difficile mais un festival d’essais.
Le fait du match
Le carton jaune adressé à Quercy (33e) a handicapé Montauban, qui a encaissé trois essais en son absence et scellé la large victoire du Stade Rochelais. Ils n’en avaient pas besoin, mais l’écart était assez grand aujourd’hui pour ne pas espérer plus qu’une nouvelle défaite.
Top et flop
Top : Incontestablement, Ihaia West a été le phare du Stade Rochelais dans ce match. Auteur d’un 7/8 au pied, il a inscrit un essai et a offert une passe décisive à Bosmorin sur un plateau. On aime le voir à ce niveau de jeu et on espère qu’il pourra réitérer une telle performance face à un adversaire plus coriace.
Flop : Une tendance qui ne change pas depuis le début de la saison, la mêlée. Un éternel secteur à travailler, qu’importe le joueur présent sur la pelouse, les trois de devant ont régulièrement plié face aux Sapiacains. Mais la blessure de Bourgarit en tout début de match n’a certainement pas arrangé les affaires du staff de Ronan O’Gara.
Bilan
Un match abouti face à une valeureuse équipe montalbanaise avec une orgie d’essais et des jeunes en verve. L’ensemble de l’équipe a joué sa partition pour assurer une victoire bonifiée et se rassurer avant le bloc de trois matchs qui les attend, primordial pour la suite de la saison. La prudence est donc de mise et gare à ne pas retomber dans ses travers.
Crédit photo : Icon Sport

