C’est sur une très lourde défaite (37-13) que les Rochelais repartent de Montpellier. Après 20 minutes âpres, les hommes de Ronan O’Gara ont cessé d’exister, et la machine ciste en a profité pour glaner un point de bonus offensif, à l’image de leur match il y a deux semaines face à Toulouse.
Comme l’année dernière, Ronan O’Gara et son staff ont envoyé la grosse équipe, pour enfin espérer décrocher leur première victoire en terre héraultaise. Malheureusement, les Rochelais enchaînent les erreurs et les fautes : ballon arraché sur maul, deux fautes dans les 22 mètres, avec le plaquage haut de Kane Douglas, le hors-jeu de Nikolizi Sutidze… Logiquement, c’est le MHR qui ouvre le score avec une pénalité signée Domingo Miotti au bout de trois minutes (3-0). Mais La Rochelle a du répondant et ses joueurs mettent la pression dans le camp des Cistes. Sur une chandelle d’Antoine Hastoy, Suliasi Vunivalu récupère le ballon dans les 30 mètres, slalome, esquive deux plaquages, avant de sonner à lui tout seul la révolte maritime. La Rochelle passe devant (3-7). Les Montpelliérains sont touchés dans leur orgueil et mettent la pression aux Jaune et Noir, qui continuent de jouer. Une touche pas droite à la 9ème minute entre Nikolozi Sutidze et Kane Douglas, et une mêlée écroulée par Aleksandre Kuntelia offrent trois points de plus aux Bleu et Blanc par le pied de Domingo Miotti (6-7). Mais tel un bon match de tennis, c’est à La Rochelle de servir. Grâce à la malice d’Aleksandre Kuntelia qui récupère le ballon en sortie de ruck montpelliérain, il permet à Antoine Hastoy de rajouter trois points à son équipe après une faute des hommes de Joan Caudullo (6-10).
Domingo Miotti sous pression envoie le ballon directement en touche, mais le pack du MHR vient pénaliser la mêlée rochelaise. Entreprenants, les coéquipiers de Lenni Nouchi prennent la touche. Grâce à un bon lancement, l’ouvreur argentin transperce Reda Wardi et Grégory Alldritt pour s’offrir un essai transformé à la 21ème minute (13-10). En pleine forme, il convertit même une pénalité après une faute de Kane Douglas dans le ruck (16-10, 27’). Dans la foulée, l’australien est directement remplacé par Paul Boudehent. Montpellier en état de grâce continue de jouer. Ali Price adresse un coup de pied au-dessus du ruck ciste vers Gabriel Ngandebe qui n’a plus qu’à aplatir le cuir en terre promise (23-10, 31’). L’écart se creuse et les Rochelais, ne voulant pas abdiquer, jouent dans le camp adverse. Ils se mettent à la faute, tout comme leur adversaire. Le match se passe alors dans le camp des hôtes du jour. Après une touche rochelaise et une superbe passe du capitaine Grégory Alldritt, Suliasi Vunivalu marque un doublé. Un doublé malheureusement annulé par une faute de Judicaël Cancoriet qui fait un écran. La Rochelle a encore une occasion et tape en touche. Mais le ballon se solde par un en-avant. Ainsi se conclut la première mi-temps. Mi-temps pleine d’erreurs et surtout dominée dans l’engagement par Montpellier (23-10).
Dans la continuité
Au retour des vestiaires, La Rochelle rentre directement dans le match. Un contre en touche, Davit Niniashvili qui crée du danger, la partition se termine sur la résilience des Rochelais, et les trois points pris par Antoine Hastoy (20-13, 43’). Dans un orgueil de jeu, les Rochelais frôlent l’essai en contre et récupèrent une mêlée dans leurs 10 mètres. Une mêlée que les Montpelliérains vont se faire un plaisir de pénaliser avant d’aller jouer en touche. Une touche finalement contrée par Paul Boudehent. Nolann Le Garrec dégage le ballon mais ne trouve pas la touche, Montpellier en profite alors, attaque sur l’aile, et après une phase de pick and go, Lenni Nouchi vient offrir le troisième essai de son équipe (30-10, 48’). La Rochelle avec 20 points de retard doit répondre, et le staff fait donc rentrer six joueurs (Tolu Latu, Louis Penverne, Karl Sorin, Levani Botia, Matthias Haddad et Semi Lagivala). Mais à la différence de la semaine dernière, le banc ne va pas relancer le match…
Il reste 30 minutes à jouer, 30 minutes très longues pour les spectateurs des deux équipes. Montpellier attaque chaque ruck, ferme le jeu en jouant beaucoup en l’air, quand de son côté, le Stade essaye de produire, de trouver le déclic, mais manque de finition. À la 52ème minute, après une faute des locaux, Hastoy ne trouve pas la touche. Dans la minute qui suit, Nolann Le Garrec se fait gratter le ballon devant la ligne d’en-but du MHR. À la 58ème, alors qu’ils sont dans les dix mètres cistes, les Rochelais ne libèrent pas le ballon dans le ruck. À l’heure de jeu, après une touche pas droite du MHR, les Rochelais se font gratter en bout d’aile. Et au final, les coéquipiers de Grégory Alldritt sont mis sous pression dans leurs 22 mètres, tentent une relance, perdent le ballon sur une passe de Jules Favre à Levani Botia, et Lenni Nouchi en profite pour faire un jeu au pied vers Thomas Bernadet qui marque l’essai du bonus offensif (37-13, 67’). La Rochelle essaye tant bien que mal d’attaquer, mais à l’image de la réception manquée de Grégory Alldritt à la 69ème minute, rien ne fonctionne. Le match s’arrête sur un dégagement d’Alexander Masibaka, avec des Rochelais dépités.
Le fait du match
Il va sans dire que l’essai refusé de Suliasi Vunivalu est un coup dur pour les Jaune et Noir. Alors que La Rochelle est menée 23-10, les Maritimes peuvent recoller au score juste avant la mi-temps. Ça, Suliasi Vunivalu l’a compris et inscrit un doublé. Doublé qui est malheureusement annulé à cause d’un écran de Judicaël Cancoriet. Pourtant, ce n’est pas fini, les hommes de Ronan O’Gara ont un avantage qu’ils vont aller jouer en touche. Une touche pas droite qui permet aux Cistes de mener de 13 points à la mi-temps. Au-delà d’une grosse occasion manquée et d’un score qui est creusé, les Jaune et Noir rentrent frustrés par une nouvelle action avortée qui aurait pu, mentalement et comptablement, tout changer. Même avec les trois points inscrits en début de deuxième période par Antoine Hastoy, l’écart de points significatif a permis aux Cistes de gérer tranquillement en seconde période et de se nourrir des erreurs maritimes, là où l’essai en fin de première mi-temps aurait pu semer le doute.
Top et Flop
Top : Très compliqué de désigner un top dans ce match… Si on peut donner un bon point, c’est à la paire d’ailes. Suliasi Vunivalu a su marquer à lui tout seul le seul essai rochelais, en plus d’un deuxième annulé, et de quelques remontées offensives intéressantes. De l’autre côté, Davit Niniashvili termine avec le match avec le plus de courses ballon en main, en compagnie de son ouvreur Antoine Hastoy, et a été surtout le seul joueur à créer du danger lors de ses multiples jeux au pied.
Flop : Les fondamentaux, bien évidemment ! Entre les touches manquées, les mêlées pénalisées à de multiples reprises et les nombreuses fautes dans les rucks, les Rochelais n’ont pas su imposer leur jeu. Constamment dans l’avancée, que ce soit en attaque ou en défense, Montpellier a enclenché la machine avec l’essai de Domingo Miotti et a écrasé les espoirs de victoire rochelaise.
Le bilan
Bilan salé pour La Rochelle, puisque rien n’a réussi aux Jaune et Noir, qui ont enchaîné les fautes et les imprécisions. « Une performance inacceptable » a déclaré Ronan O’Gara en conférence de presse d’après match. Le club n’a su dominer dans aucun secteur et s’est fait bouger devant. Même avec la volonté de jouer, rien n’y fait. On sent que les joueurs se cherchent encore, et que les systèmes ne sont pas au point. Ce match ressemble beaucoup à celui de Bayonne l’année dernière. Une grosse claque qui remet en cause tout ce que les joueurs et le staff proposent, et sur laquelle il va vite falloir rebondir car dans une semaine, c’est encore un déplacement qui attend les Maritimes. Ce sera du côté de Paris, face à une équipe du Stade Français en forme et qui pourrait infliger le même traitement à ses futurs adversaires.
Crédit photo : Icon Sport

