Arrivé sur les bords de l’Atlantique en provenance du Castres Olympique suite à la blessure de Semi Lagivala, Adrien Séguret est un visage qui ne parlera qu’à ceux qui s’intéressent de près au Top 14 et à la Pro D2. Portrait d’un joueur souvent sous les radars mais dont la future place à La Rochelle pourrait être plus importante qu’on ne le croît.
Le staff rochelais avait besoin d’un remplaçant au centre à cause des blessures longues durées de Semi Lagivala et de Jonathan Danty, il l’a trouvé en la personne d’Adrien Séguret (27 ans, 1m83 pour 95 kilos). Le Parisien de naissance, formé à Albi, débute sa carrière professionnelle au LOU, qui s’attache ses services suite à la descente du Sporting Club albigeois en Fédérale 1. Sur les bords du Rhône, la concurrence est rude. Séguret se retrouve en concurrence directe avec Pierre-Louis Barassi, de trois mois son aîné. Champion du monde U20 avec les Bleuets en 2018, il est néanmoins présent sur le banc, barré par la paire Ntamack-Barassi.
L’explosion de Barassi avec le LOU, couplée à la présence des internationaux néo-zélandais Charlie Ngatai et Rudi Wulf, en plus de Thibaut Regard ne laisse que des miettes à l’ancien albigeois. Plutôt que de végéter en Top 14 avec un temps de jeu léger (à peine 500 minutes en deux saisons), il fait le choix audacieux de découvrir la Pro D2 pour engranger de l’expérience. Parti en prêt du côté de Mont-de-Marsan, il participe à 20 des 23 rencontres de son équipe cette saison-là (tronquée par la Covid-19), quasiment toutes au poste de premier centre et termine la saison avec quasiment 1500 minutes. Cette saison pleine dans les Landes lui permet de taper dans l’œil d’un gros bonnet de la Pro D2, le FC Grenoble.
Dans les Alpes, Adrien Séguret se fait définitivement un nom. Si sa première saison avec le FCG fut bonne, alternant entre le poste de premier et second centre, c’est sa seconde, en 2021-2022, qui lui fait passer un cap. Passé du poste de 12 à celui de 13, auteur de neuf essais dans une équipe grenobloise qui, sans jamais jouer le maintien, n’en est jamais très loin, ses bonnes performances lui rouvrent les portes du Top 14. Les presque 4000 minutes qu’il aura fait à Grenoble auront permis à celui qui s’était exilé en Pro D2 de retrouver la première division et c’est le Castres Olympique, habitué des recrutements en Pro D2, qui tape à la porte.
Devenu un joueur mûr à force de se faire les dents en Pro D2, ses débuts dans le Tarn sont cependant difficiles. Il débute la saison 2022-2023 en tant que premier centre avant d’être replacé en tant que second centre à partir de la mi-saison. C’est avec le numéro 13 dans le dos qu’il montre l’étendue de son talent : solide défensivement, il est avant tout un excellent dynamiteur, capable de créer des brèches grâce à ses courses tranchantes ou de servir de point de fixation.
Le départ de Pierre-Henry Broncan (remplacé par Jeremy Davidson) facilite grandement l’adaptation d’Adrien Séguret à son nouveau club, tout comme la présence de David Darricarrère dans le staff, qu’il a connu d’abord avec les Bleuets puis à Mont-de-Marsan. L’arrivée de l’Irlandais Jérémy Davidson à la tête du CO rebat les cartes dans l’effectif et Séguret saisit sa chance, avec succès. En juin 2023, il prolonge jusqu’en 2026 à Castres. L’ancien lyonnais semble enfin avoir trouvé le club où poser ses bagages à long terme. Au poste de numéro 13 sous la houlette de Davidson, Séguret devient un cadre du CO. Il a même l’honneur de porter le brassard de capitaine à plusieurs reprises, dont la dernière fois lors du match nul entre Castres et La Rochelle à Marcel-Deflandre (12-12) la saison dernière.
Le départ de Davidson en janvier 2025, remplacé par Xavier Sadourny scelle la fin de son parcours tarnais. Petit à petit déclassé dans la hiérarchie au centre, au profit de la paire Goodhue-Botitu, son carton rouge face à Trévise en huitième de finale de Champions Cup accentue encore plus son statut. Celui qui était régulièrement capitaine quand Mathieu Babillot n’était pas là ne joue que cinq matchs, 269 minutes au total, entre septembre et novembre 2025. Informé pendant la trêve internationale que son contrat ne sera pas prolongé, la volonté du Stade Rochelais de trouver un centre l’a amené à quitter le Tarn pour la Charente-Maritime, où son profil intéressant, combiné à la méforme d’Ulupano Seuteni, pourrait lui permettre de rapidement s’imposer comme un élément important des Jaune et Noir.
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