Résumé Bayonne - La Rochelle : l'Aviron seul au monde

ACTUS

Humiliation, déculottée, gifle, ce match pourrait se résumer à ces termes tant il n’y a pas eu photo. L’Aviron Bayonnais a terrassé un Stade Rochelais absent des débats toute la rencontre en leur donnant une leçon de rugby à Anoeta (37-7).

La Reale Arena a été le théâtre d’un véritable coup de force des joueurs basques, dans ce match délocalisé à San Sebastian pour accueillir davantage de supporters et, on ne le savait pas avant d’arriver au stade, se faire un malin plaisir à étriller le Stade Rochelais.

Après une magnifique Peña Baiona, le cauchemar a commencé dès les dix premières minutes durant lesquelles les Bleu et Blanc ont inscrit pas moins de deux essais (Callandret à la cinquième minute et Bosch à la huitième) pour rapidement porter le score à 17-0 puis 20-0 au quart d’heure de jeu.


Dans la tête des supporters ressurgit un vieux souvenir dont l’issue était heureuse… une certaine finale de Champions Cup face au Leinster en 2022 au scénario de prime abord parfaitement similaire. A la 19ème minute de jeu, le carton jaune reçu par le Bayonnais Lucas Paulos est presque passé inaperçu tant les locaux ont dominé les débats. On aurait pu croire à un sursaut d'orgueil des joueurs de Greg Alldritt mais il n’en a rien été.

Les Maritimes n’ont jamais été en capacité de reproduire ce match d’anthologie… même avec un banc XXL et des gros porteurs d’entrée de jeu. Les rares possessions dans le camp adverse ont été avortées par des touches perdues (5 au total sur le match dont 3 dans les 5 derniers mètres adverses).

A contrario, on a pu voir une équipe de Bayonne sûre de ses forces, des avants dominant les impacts, des arrières en jambes avec notamment la paire de centres Tuilagi-Maqala qui a fait des étincelles et perforé le milieu du terrain ou encore un match étincelant du petit ailier de poche argentin Matteo Carreras pour son premier match de Top 14 (engagé en Rugby Championship avec les Pumas).

Avec un paquet d’avants en constante avancée, la charnière Machenaud-Segonds a pu dicter son jeu et faire cavaler Dulin et consorts à l’arrière du terrain rochelais. Juste avant la mi-temps, Maqala vient conclure une action un peu folle au nez et à la barbe de Dillyn Leyds, à l’image du jeu débridé de Bayonne cet après-midi et enfoncer encore un peu plus des rochelais inoffensifs, voire ridicules à ce stade du match. Le score est à cet instant de 25-0

Une seconde période sans réaction, des Bayonnais appliqués

On imagine que dans les vestiaires, les mots de Ronan O’Gara ont dû être forts et comme on dit, les paroles sont souvent liées aux actes. Une vague de changements est alors initiée, cinq devant et un derrière afin de réveiller cette équipe endormie et tenter de revenir au score. On a attendu très longtemps le réveil rochelais qui n’est jamais arrivé (à mon grand dam).

Même si la conquête en mêlée fermée s’est avérée être un peu meilleure sur les premières minutes (2 premières mêlées gagnées), le déchet revenait sans cesse et venait annihiler les quelques envolées maritimes, avec la belle entrée du jeune centre Seru Tomasi, incisif et catalyseur du jeu rochelais en seconde période.

Un essai de Camille Lopez à la 50ème, magnifiquement initié par un Tuilagi des grands soirs, est venu remettre la tête sous l’eau aux supporters et joueurs Jaune et Noir. C’était l’action de trop, la rentrée des remplaçants comme Skelton, Colombe ou Boudehent n’ont pas eu l’effet escompté comme la semaine dernière contre Lyon.


Quelques changements de part et d’autre et un échange de jeux au pied et d’actions avortées rythmeront les débats pendant une vingtaine de minutes, avant de voir enfin un essai rochelais de Kuntelia à la 71ème minute, permettant aux supporters de l’Atlantique de se lever de leur siège au moins une fois et agiter leur drapeau pour montrer la folie rochelaise habituelle.

Une joie de courte durée, l’arbre qui cache la forêt, c’est ainsi qu’on pourrait qualifier cette réaction qui permet tout de même aux Rochelais de ne pas finir “Fanny”. Il s'ensuit une succession de maladresses et un dernier essai de pénalité pour les Bayonnais, à la suite de multiples mêlées dominées, pour entériner un score lourd de 37 à 7 en faveur des Basques.

Les Rochelais repartent les valises pleines de déception, de frustration et de remise en question après une prestation totalement médiocre. Du côté des joueurs de l’Aviron, on était resté sur une petite forme lors des derniers matchs et une 12ème place au classement. Ce match va au moins leur permettre de reprendre confiance et se relancer.

Cette délocalisation a été une belle fête pour les frontaliers et va faire mal aux têtes des coéquipiers de Brice Dulin. Il ne reste plus qu’à se remettre au travail et montrer rapidement un autre visage dimanche prochain à Marcel-Deflandre pour la réception de l’Union Bordeaux-Bègles. Un match déterminant pour le reste de la saison face à une équipe en confiance après leur large victoire contre Perpignan 66 à 12.

Etienne Barthod



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