Résumé Castres - La Rochelle : Branchés sur courant alternatif
Ce samedi, c’était la reprise du Top 14 pour La Rochelle. Une équipe rajeunie s’est présentée à Castres pour tenter de décrocher un succès important et rester dans les hautes sphères du championnat. A première vue, la mayonnaise n’a pas totalement pris mais des enseignements positifs sont tout de même à tirer, malgré la courte défaite (28-24).
La tempête a balayé la façade atlantique cette semaine et même si les vents se sont atténués, ils étaient encore présents au stade Pierre-Fabre. Une première mi-temps dantesque durant laquelle les Rochelais ont pris l’eau de toute part et se sont fait décoiffer, ou plutôt secouer. Très vite pénalisés à de nombreuses reprises dans les dix premières minutes du match, la furia castraise s’est tout de suite emparée des coéquipiers de Mathieu Babillot.
Après un premier duel des buteurs réussi en guise d’échauffement, la machine tarnaise s’est mise en route et a dégainé très rapidement par deux essais de Geoffrey Palis (10e) puis Adrien Seguret (15e). La faute à une indiscipline rochelaise criante (cinq pénalités dans les 15 premières minutes et un carton jaune à la 14ème minute) et une première ligne secouée, qui comptait notamment dans ses rangs de jeunes joueurs comme Alexandre Kaddouri et Karl Sorin, ce dernier étant fraîchement débarqué d’Angoulême pour faire face à l’absence des piliers droits en période de doublons.
Et cela n’allait pas s’arrêter avec un nouvel essai de Palis à quelques encablures de la fin du premier acte et une activité impressionnante de la troisième ligne castraise avec 24 plaquages assénés au total. Antoine Hastoy se chargeait de son côté de réduire légèrement la marque en passant une pénalité pour un score affligeant de 28 à 6 à la mi-temps, et un total de 14 pénalités concédées par les Maritimes contre 4 seulement pour les Tarnais.
Un second acte porteur d’espoir
Au retour des vestiaires, c’est une formation jaune et noir métamorphosée qui est revenue sur la pelouse avec l’envie d’oublier cette première mi-temps catastrophique, malgré l’activité débordante du troisième ligne centre Matthias Haddad (9 plaquages au total), bien seul pour maintenir la caravelle à flot en l’absence de ses compères Grégory Alldritt et Paul Boudehent. UJ Seuteni, homme en forme de la seconde période, y est allé de son essai (42e), puis l’ouvreur maritime Antoine Hastoy a progressivement permis à son équipe de revenir dans le match.
La tendance des pénalités s’est alors inversée avec un 10-3 contre Castres alors que le score n’était plus que de 28 à 19 à dix minutes de la fin du match. La raison ? Un enchaînement de cartons (trois jaunes pour Castres entre la 62e et la 78e et un rouge pour Kuntelia dès la 52e) profitable aux hommes de Ronan O’Gara, qui ont su mieux gérer cette période d’infériorité.
Les coéquipiers du capitaine Dillyn Leyds ont percé une dernière fois la muraille des protégés de Jeremy Davidson sans réussir à l’emporter mais en récupérant un point précieux et important dans les têtes, là où sur les précédents déplacements, le manque d’envie et de détermination ne l’auraient pas permis.
Le fait du match
10 minutes après le retour des vestiaires, le pilier géorgien Aleksandre Kuntelia, de retour de sélection jeudi, entre sur le terrain pour suppléer le jeune Karl Sorin. Deux minutes plus tard, après un plaquage rugueux sur Louis Lebrun et un choc tête contre tête, monsieur Adrien Marbot, l’arbitre du match, fait un appel à la vidéo pour revoir la zone d’impact et adresse rapidement un carton rouge au jeune pilier. 30 minutes en infériorité numérique qui ont poussé les Maritimes à se resserrer et à aller chercher un point précieux dans la course à la qualification.
Le top et le flop
Le top est d’abord au crédit de Matthias Haddad, auteur d’un match complet, en étant présent à la fois au plaquage et dans les rucks durant toute la partie. Sorti à la 53ème minute pour garder une première ligne complète après le rouge de Kuntelia, il revient sur le terrain dix minutes plus tard pour parachever son travail de sape entrepris pendant 80 minutes. Une belle performance pour ce jeune joueur, en l’absence des leaders en sélection. A noter également un bon match de Seuteni, récompensé d’un essai.
Le flop est la première ligne ainsi que l’indiscipline rochelaise du premier acte, symbole malheureux de la courte défaite. La jeunesse a peiné à se mettre au niveau de l’ensemble de l’équipe, même si cela reste prometteur pour la suite.
Bilan
Le Stade Rochelais pourra regretter sa piètre première mi-temps, illustrée par les 14 pénalités concédées, une mêlée en difficulté et des attaques stériles. La belle réaction en seconde mi-temps reste toutefois un vrai motif de satisfaction pour le groupe, jamais résigné et capable d’aller décrocher un point, à défaut d’une victoire. Cela peut donner de la confiance à une semaine de la réception du promu vannetais et le début de la Champions Cup la semaine suivante.
Etienne Barthod