SR - LOU : destins croisés
ACTUS
Un La Rochelle-Lyon, au même titre que Pau lors du dernier match à domicile, c’est le style d’équipes qui ne se quittent jamais depuis qu’ils sont enfants, qui grandissent ensemble et qui finissent par tutoyer les sommets avec une réussite qu’on leur connaît désormais.
Cette métaphore est bien réelle. A commencer par leur histoire quasiment similaire si l’on regarde la création des deux clubs, en 1896 pour le Stade Rochelais et en 1899 pour le Lyon Olympique Universitaire.
Trente ans plus tard, c’est le LOU qui a commencé à gagner ses premiers titres (champion de France 1932 et 1933, vainqueur du Challenge Yves du Manoir 1933 pour un doublé rarissime à cette époque), et nous pouvons répertorier quelques confrontations dans les années 60, sans qu’elles soient réellement marquantes.
C’est bien au début des années 2000 que l’histoire rugbystique de ces deux formations prend un tournant, avec la création de la Pro D2 et de beaux duels en perspective.
À l’époque, ces deux équipes étaient en progression jusqu’à atteindre les phases finales à partir des années 2006-2007 avec une finale perdue pour La Rochelle en 2007 (contre Dax 22-16), des demi-finales en 2008 et 2009 pour les deux effectifs et un premier match d’accession pour les Jaune et Noir en 2010 remporté à leurs dépens (32-26) au stade Amédée Domenech. Je vous renvoie à l’article d’hier qui raconte cette finale épique.
Cette première montée est l’élément déclencheur du renouveau de l’Atlantique Stade Rochelais, la dénomination de l’équipe maritime jusqu’en 2016.
2014, la montée vers l’élite du rugby français
Après plusieurs montées et descentes pour les deux clubs, c’est durant la saison 2014-2015 que les Rhodaniens parviennent à grimper en Top 14 en battant Tarbes en finale (31-13) avec des joueurs bien connus du rugby français comme Sébastien Chabal ou Lionel Nallet et rejoignent définitivement l’Atlantique Stade Rochelais, dans cette même situation la saison passée. Cette année 2014-2015 est donc à la fois marquante pour le LOU mais aussi pour les pour les hommes de Patrice Collazo à l’époque, en se maintenant au prix d’un match nul arraché à la dernière seconde face au Racing (18-18), avant la dernière journée de la saison régulière. Un bonheur indescriptible dans les travées de Deflandre et sur le Vieux-Port pour tous les amoureux du rugby. Une victoire et tout un peuple s’embrase.
S’en suit plusieurs années assez classiques, les deux formations restant dans l’élite du rugby français. Et c’est le Stade Rochelais qui dégaine le premier en atteignant plusieurs fois les phases finales du championnat local et européen à partir de 2019. Mais ironie du sort, c’est en 2022, que les deux équipes remportent chacune un trophée, la Champions Cup pour La Rochelle face au Leinster et le Challenge Européen pour Lyon contre Toulon. Deux sacres faisant écho à deux progressions différentes dans le temps, mais un résultat commun en somme.
La formation menée par Grégory Alldritt confirmera son ascension vers les sommets en 2023 avec un doublé européen, tandis que les hommes de Jono Gibbes resteront dans le haut du classement en disputant les phases finales cette même année.
L’année 2023 fait également l’objet d’une délocalisation à Angers (au stade Raymond-Kopa) et ajoute une nouvelle page dans l’Histoire de ces deux clubs. Un match remporté par le Stade Rochelais sur le score large de 35 à 14.
Lyonnais comme Rochelais, avec des effectifs différents, jouent maintenant au chat et à la souris, et chaque rencontre rappelle à la fois une rivalité ancienne mais aussi l’évolution de deux belles équipes ayant mûri et passé un cap pour s’installer durablement en haut de l’affiche.
Etienne Barthod