Stade Rochelais – AS Bayonnaise : Un retour en fanfare

Retour à la compétition pour l’équipe féminine du Stade Rochelais. Après avoir échoué de peu face aux Toulonnaises en finale d’Élite 2, les Maritimes, revanchardes, ont sorti une énorme prestation contre les Bayonnaises (4ème la saison dernière) en l’emportant largement avec le bonus offensif (93-0) à Marcel Deflandre.

L’engagement est pour Oneka Bereau Laffite, l’ouvreuse bayonnaise, et après deux trois passes, en-avant rochelais. Première mêlée du match, dès les premières secondes de jeu. Et c’est le pack rochelais qui explose la mêlée Rose et Blanc. Direction la touche pour les Jaune et Noir, contrée par l’alignement des basques, qui tombe finalement dans les mains des Charentaises-Maritime. Marine Kazmierczak, deuxième ligne rochelaise, perfore la défense bayonnaise et offre le premier essai à son équipe, transformé par l’ouvreuse Ilona Couderchet (7-0, 2′). À peine l’engagement récupéré par les joueuses d’Alexandre Barès et Benoit Chassaing, le jeu se retrouve immédiatement dans le camp adverse par un très beau « 50-22″. Les Maritimes construisent avec Lilou Boucharel, talonneuse et Ilona Couderchet ouvre au pied sur l’extérieur pour Jeanne Berger du Lac, ailière, avant de renverser sur l’autre aile grâce à Elona Guerpillon qui marque le second essai du match (12-0, 5′).

Les deux équipes enchaînent les fautes dans les rucks, d’abord côté Bayonne, puis de La Rochelle, pour qu’au final, les Bayonnaises fassent un en-avant, offrant une mêlée aux Rochelaises. Ces dernières, conquérantes, obtiennent la pénalité, jouent la faute rapidement et Elona Guerpillon récupère le ballon, accélère en bout de ligne avant de donner dans les 22 mètres à son arrière Iris Renaudin qui s’offre un essai pour son anniversaire (17-0, 11′). Bayonne gagne l’engagement en récupérant directement le ballon, pénalise à deux reprises les Maritimes, mais échoue dans les 10 mètres. La Rochelle s’offre une touche, encore une fois contrée, qui finira en ballon mort. C’est une nouvelle mêlée pour La Rochelle. Les Rochelaises attaquent mais se font gratter le ballon, les Bayonnaises gagnent du territoire et la troisième ligne des Jaune et Noir Louane Dartinsnet sort sur blessure, remplacée par Anna Tortillon. Nouvelle touche contrée par Bayonne, les Rose et Blanc se dégagent, mais Iris Renaudin, ballon en main, se fait un coup de pied à elle-même et s’offre ainsi une seconde réalisation transformée (24-0, 20′).

Les Rochelaises, friandes de jouer, relancent dans leurs 30 mètres et Lilou Boucharel attaque la ligne, prend des mètres, donne le ballon à ses 3/4. La seconde centre Inès Pardelinha joue un face-à-face qu’elle remporte grâce à un super crochet, pour aller en terre promise (31-0, 22′). Après plusieurs mêlées pénalisées côté bayonnais et un beau décalage, Inès Pardelinha retourne derrière la ligne pour son doublé (38-0). Totalement galvanisée, Emma Cantal Gorrochategui met à mal la défense de Bayonne et offre une pénalité dans son camp. Les locales partent en touche, cette dernière est contrée mais tombe dans les mains rochelaises, l’action se termine finalement par un en-avant. Bayonne a une nouvelle mêlée, recule, le ballon est coffré, et cette fois, c’est aux Rochelaises d’introduire le ballon dans la mêlée, mettant à la faute Bayonne. Elles reprennent la mêlée, jouent cette fois le ballon, mais se font arrêter devant l’en-but. Ça n’empêche pas Charlotte Beaufils, troisième ligne centre et capitaine, d’inscrire un nouvel essai en sortie de mêlée (45-0, 36′). Pour terminer en apothéose, Elona Guerpillon donne sur l’aile à Charlotte Beaufils qui bat trois défenseuses avant de donner à sa consœur flankeuse Lucie Saint Louboué qui fixe parfaitement sur la ligne des 22, et permet à la demi de mêlée Noémie Jacquet d’alourdir une dernière fois la marque avant la pause. (50-0, 39′)

Tout le reste du banc fait son apparition côté Jaune et Noir, Léa Benois au talon, en plus de Jeanne Crespy et Clarisse Tremelo pour compléter la première ligne, Clémentine Ballereau en deuxième ligne, Ketsia Kamba en troisième ligne, Zoé Sage en demi de mêlée et Tonie Fiorèse au centre. C’est avec les mêmes intentions que le Stade aggrave le score dès la première minute de la seconde mi-temps signé Ilona Couderchet (57-0, 41′). Peu de temps après, Inès Pardelinha inscrit un triplé sur un ballon rendu au pied par les Bayonnaises (62-0, 44′). Et pour bien terminer les dix premières minutes de cette seconde période, Tonie Fiorèse ajoute sa pierre à l’édifice grâce à un sprint de 40 mètres, à la suite d’une faute bayonnaise jouée rapidement (69-0, 49′).

Les Bayonnaises, au vu du résultat, commencent à faire des erreurs et les Rochelaises en profitent pour jouer, beaucoup jouer, ce qui amène à des en-avant, et donc des mêlées. Et une fois n’est pas coutume, La Rochelle pénalise la mêlée adverse. Malheureusement, les locales ne profitent pas de la touche car le lancer n’est pas droit. La nouvelle mêlée basque est encore pénalisée, ce qui aboutit à un essai rochelais de Ketsia Kamba (74-0, 55′). Les Bayonnaises essayent d’aller glaner un point dans ce match, réussissent finalement à gratter le ballon aux Rochelaises et les mettent hors-jeu. Elles jouent vite, vont en touche, mais le lancer est raté et tombe dans les bras des Rochelaises à 5 mètres de l’en-but. Les Jaune et Noir profitent de cette erreur pour relancer avec les 3/4 et marquent un magnifique essai de presque 100 mètres signé Tonie Fiorèse à la finition (81-0, 61′).

À ce moment-là du match, des Rochelaises en pleine confiance enchaînent les actions mais également les fautes de main. Cependant, Bayonne se fait constamment pénaliser en mêlée, permettant à Lucie Saint Louboué de marquer sur une passe d’Iris Renaudin (86-0, 68′), buteuse après la sortie d’Ilona Couderchet. Elonna Gerpillon participe à la fête en supériorité numérique (93-0), à force de mettre à la faute les Bayonnaises. Au final, après une énième mêlée Rose et Blanc pénalisée, les joueuses d’Alexandre Barès et Benoit Chassaing l’emportent à domicile pour la reprise du championnat sans difficulté. À souligner une ovation rochelaise, aussi bien pour les Stadistes que pour les Basques.

La question est difficile. Le match s’est passé sans accrocs et les Maritimes ont très vite pris de l’avance au score. Mais ce qui s’en rapproche le plus est le deuxième essai d’Iris Renaudin. Au-delà du très beau geste, le match s’est vraiment décanté pour les Rochelaises après cet essai. Bayonne a commencé à faire des erreurs et n’a plus réussi à mettre en danger les Jaune et Noir, si ce n’est à la 60ème.

Top : Il y en a de belles choses à retenir de ce match. L’intensité, le système de jeu, la liaison entre les joueuses particulièrement bien huilée, ou encore les passes après contact. Mais le point noir de Bayonne est incontestablement la mêlée. Comme le disent nos ennemis anglo-saxons, « No scrum, no win », et cela a été particulièrement vrai. C’est à prendre avec des pincettes, mais La Rochelle a eu 10 pénalités en mêlée, dont la moitié sur des mêlées bayonnaises. Les Rochelaises ont pu jouer libéré car la contrainte de l’en-avant est devenue un avantage.

Flop : Même avec 93 points inscrits et 0 encaissé, la copie n’est pas parfaite. Déjà une habitude l’année dernière, le secteur de la touche a été en difficulté. Lancers pas toujours droits et souvent contrés, ce sont des munitions dont les Rochelaises se sont vues privées. Pour autant, rien d’alarmant, d’après les dires d’Emma Cantal Gorrochategui, l’alignement en touche est tout nouveau, il doit encore trouver ses marques.

Pendant notre entretien avec Emma Cantal Gorrochategui et Ilona Couderchet, elles nous ont confiés vouloir monter le curseur et cela s’est ressenti. Les Maritimes, hormis en touche, ont dominé tous les secteurs et sans conteste. Toujours dans l’avancée, à casser des plaquages, toujours à se trouver pour accélérer le jeu, présentes dans chaque ruck, explosives derrière, intraitables en mêlée et réalistes. Le visage qu’elles ont montré est celui d’un leader qui a tout pour jouer une quatrième fois la finale, et cette fois-ci, monter en Élite 1.

Crédit photo : Mathieu Darras – Fièvre SR