À 15 contre 12 pendant plusieurs minutes, le Stade Rochelais a réussi l’exploit de s’incliner à domicile pour la première fois de la saison face au Castres Olympique (17-19). De quoi inquiéter en pleine période des doublons.
Le froid et la pluie se sont invités ce samedi après-midi à Marcel Deflandre et ont visiblement tétanisé les Rochelais. D’emblée, ce sont les Castrais qui rentrent le mieux dans la rencontre. L’ancien rochelais, Pierre Popelin ouvre le score (0-3, 11’). Sur une action complètement loufoque, Hastoy se fait contrer par Durand lors d’un renvoi d’en-but. Le talonneur en profite et marque le premier essai. Popelin transforme (0-10, 13’). Le jeu est décousu de part et d’autre avec de nombreuses fautes de main. Après la troisième faute de Botia, Popelin engrange (0-13, 25’).
La Rochelle croit relever la tête par Leyds mais son essai est refusé par monsieur Praderie suite à une passe en-avant de Jack Nowell (29’). Mais l’Anglais trouve la faille deux minutes plus tard. Après une touche bien négociée, l’ailier s’extirpe du ruck et aplatit (7-13, 31’). Les Castrais virent en tête à la pause (10-13). Un premier coup de froid dans les travées de Deflandre.
Avalanche de cartons jaunes
Les conditions météorologiques n’ont pas seulement figé La Rochelle mais aussi les caméras de Canal+. La chaîne cryptée s’est retrouvée dans l’incapacité de diffuser la rencontre pendant 13 minutes. Cela n’a pas empêché Popelin de continuer son récital au pied (10-16, 45’). En l’espace de huit minutes, les Castrais voient jaune par trois fois. Staniforth, Ardron et Goodhue sont sanctionnés par monsieur Praderie (51’, 57’, 59’). À force de pick and go, les Jaune et Noir marquent enfin leur deuxième essai par Dillane. Mais que c’est laborieux ! Hastoy permet aux siens de passer devant pour la première fois de la partie (17-16, 61’). Popelin réplique (17-19, 66’). Les Maritimes ne parviennent pas à tuer le match et vont s’en mordre les doigts.
Ils insistent dans le camp castrais mais se sabordent. Alors que les Maritimes multiplient les offensives, Lavault perd son sang froid et décide de bousculer l’arbitre central. Monsieur Praderie ne tergiverse pas et dégaine un nouveau carton jaune. Le deuxième ligne laisse son équipe à 14 pour le restant de la rencontre (74’). Après de multiples séquences stériles à l’image d’une équipe de La Rochelle éteinte, Castres gratte un ultime ballon et tient enfin son match référence de la saison, notamment grâce à sa défense héroïque (17-19).
Le fait du match
Le tournant du match intervient probablement à la 74’ lorsque Thomas Lavault craque, en décidant de bousculer volontairement l’arbitre, alors que les Rochelais avaient un momentum important et auraient pu aller décrocher la victoire. Le deuxième ligne en a décidé autrement, en laissant ses partenaires en infériorité numérique pour le restant de la rencontre.
Top et flop
Top : Jules Favre. L’éternel centre sous-côté a encore été précieux aujourd’hui pour son équipe, aussi bien en attaque qu’en défense. Ses courses tranchantes ballons en main ont permis de remettre les siens dans le droit chemin, dans des moments où l’équipe reculait et le jeu était décousu. Il a également provoqué la faute de Goodhue qui a ensuite écopé d’un carton jaune. En définitive, Favre a une nouvelle fois démontré qu’il est un élément indispensable de la ligne de trois quarts du Stade Rochelais.
Flop : le Stade Rochelais. Rien n’a réussi aux locaux aujourd’hui. Les joueurs de Ronan O’Gara ont cruellement manqué de lucidité et de réalisme face à une équipe de Castres valeureuse qui a joué crânement sa chance. Le staff n’est pas non plus exempt de tout reproche. Par exemple, face à la contre-performance de Berjon, on peut questionner le choix de l’avoir laissé sur le terrain et de ne pas avoir fait rentrer le jeune Nolhann Couillaud, véritable dynamiteur de l’équipe Espoirs, qui aurait pu disputer ses premières minutes en professionnel. Pourquoi les jeunes n’ont-ils pas eu plus de temps de jeu (Jurd, Daunivicu…) ? Le capitaine habituel des Espoirs Andjisseramatchi n’est lui pas du tout rentré. Regrettable.
Bilan
Dans un match où il n’y a pratiquement rien à extraire de positif, les Rochelais doivent se contenter d’un maigre point de bonus défensif. Bien trop insuffisant pour une équipe qui veut prétendre au top 6 voire plus. Un sentiment de déjà vu se dégage et on a comme l’impression que les vieux démons de la période de doublons ont refait surface. Il ne reste plus qu’à espérer que les supporters ne revivent pas le même calvaire de la saison dernière. Les Rochelais devront montrer un tout autre visage s’ils veulent ne serait-ce qu’exister face à la Section Paloise le week-end prochain (dimanche 30 novembre, 21 h 05). Sinon, l’humiliation risque d’être grande. En attendant, le joueur additionnel du Stade Rochelais et ancien castrais, Adrien Séguret, doit se poser bien des questions quant à sa nouvelle destination…
Crédit photo : Icon Sport