Tour d'horizon des Rochelais en sélections

Le premier bloc du Top 14 vient de se terminer et on bascule désormais sur trois semaines de matchs internationaux. Au programme, trois confrontations pour le XV de France : le Japon, la Nouvelle-Zélande et l’Argentine. Plusieurs Rochelais seront titulaires ou remplaçants, sauf blessures. Analyse de chacun des joueurs, tous avants, sans oublier les internationaux étrangers.

Pour commencer, priorité au troisième ligne Grégory Alldritt, capitaine en club et co-capitaine de l’équipe de France. Apparu fatigué et moins entreprenant dans le jeu, avec un manque de consistance et d'impact, l'intéressé affirme pourtant dans les colonnes de Midi Olympique “se sentir plutôt bien physiquement” en ce début de saison. Capitaine lors du dernier Tournoi des Six Nations (ses derniers matchs en sélection cette année), il est un véritable leader de jeu et de combat et reste l’indéboulonnable n°8 du pack tricolore. Son expérience au plus haut niveau et sa probable 50ème sélection ce samedi face au Japon en font un cadre légitime.

A 27 ans et malgré son début de saison en demi-teinte avec son club, il garde la confiance de Fabien Galthié. En 49 sélections, il a été titulaire à 43 reprises depuis ses débuts lors du Tournoi des Six Nations 2019 sous Jacques Brunel. A noter qu’il est toujours ressorti victorieux des confrontations face au Japon (1/1), la Nouvelle-Zélande (2/2) et l’Argentine (2/2). Peut-être le talisman de cette tournée d’automne.

Un taulier peut en cacher un autre. Uini Atonio reste incertain pour tenir sa place face aux Nippons, mais il a tout de même été rappelé par le sélectionneur français ce lundi pour préparer la rencontre de ce week-end. Il pourrait apporter toute sa tenue en mêlée en sortie de banc et compléter le travail de sape entrepris par le tout aussi puissant pilier droit bayonnais Tevita Tatafu (124 kg sur la balance). Du haut de ses 34 ans et ses 62 sélections, le colosse d’origine néo-zélandaise fait figure de papa du XV français et reste une pièce maîtresse et indispensable au dispositif du staff des Bleus.

Restons sur le côté droit de la mêlée avec Georges-Henri Colombe Reazel. Sur le même gabarit que son aîné de huit ans, le Rochelais arrive doucement en sélection cette année en participant à deux rencontres du Tournoi des Six Nations, comme remplaçant puis à la tournée d’été en Argentine, cette fois en tant que titulaire. A 26 ans, il incarne le futur Uini Atonio et pourrait se livrer à une belle concurrence avec le Bayonnais Tatafu, pour le plus grand bonheur de Fabien Galthié, malgré la faible expérience internationale des deux hommes.

Terminons par Reda Wardi. Le Montpelliérain d’origine a fait ses classes à Béziers avant de rejoindre le Stade Rochelais en 2019, année durant laquelle sa carrière a décollé. Il enchaîne des saisons performantes et devient un élément de plus en plus important jusqu’à devenir titulaire indiscutable dès sa deuxième saison chez les Maritimes. En 2022, il décroche son premier titre européen et honore l’année suivante ses toutes premières capes internationales, en même temps que le doublé des Jaune et Noir. Il totalise à ce jour 15 sélections et était dans les 23 qui participeront à la défaite en quart de finale du mondial face aux Sud-Africains en octobre dernier. Pour cette tournée d’automne, il semble être encore remplaçant, devancé par le Toulonnais Jean-Baptiste Gros, en l’absence du titulaire habituel Cyril Baille.

Le grand moment pour Boudehent ?

Paul Boudehent, notre Rochelais au gabarit hors-norme, est un vrai perforateur, capable de désorganiser une défense, faire de longues enjambées balle en main, très physique. Il plaît à Fabien Galthié par sa polyvalence avant/arrière (il pourrait jouer centre comme ailier). Mais il est confronté à une forte concurrence avec le Toulousain Alexandre Roumat, en pleine ascension lui aussi. Plus grand et plus longiligne, très bon sauteur en touche, très mobile, il a explosé aux yeux du grand public à l’UBB et s’est fait une place de choix au sein de la troisième ligne toulousaine (en remplaçant le flanker Anthony Jelonch, souvent blessé depuis un an et demi) qui ne manque pourtant pas de talent.

D’après les dernières tendances du journal Midi Olympique ce lundi, Alexandre Roumat aurait la cote auprès de l’encadrement français pour accompagner François Cros en 6 et Grégory Alldritt en 8 et se verrait récompensé d’une très belle saison dernière, auréolée de deux titres avec son club. Il conviendrait au jeu rapide des Japonais. Paul Boudehent devrait s’asseoir sur le banc et apporter toute sa densité physique, sa science du jeu en touche également et son activité au sol. Il peut aussi faire jouer sa polyvalence de joueur des lignes arrières et inciter l’ancien entraîneur du Stade Français à faire un banc davantage composé d’avants.

Quid de l’étranger ?

Beaucoup de nos joueurs sont français, mais n’oublions pas nos internationaux étrangers, à l’image des Géorgiens Aleksandre Kuntelia et Nikolozi Sutidze. Deux joueurs JIFF (joueurs issus des Filières de Formation), jeunes (22 et 21 ans) et espoirs prometteurs, tous les deux arrivés du championnat local et qui comptent chacun quelques sélections avec les U20 de Géorgie. Ils sont cette fois appelés avec l’équipe A des Lelos pour la tournée de novembre.

Notre pilier couteau-suisse Joël Sclavi s’installe également comme un élément important avec les Pumas et a joué la dernière Coupe du monde en France.

Et qui de mieux pour finir cet article que notre colosse-tracteur-ailier marqueur d’essai Will Skelton. Depuis son arrivée à La Rochelle en 2020, on ne présente plus ce joueur mobile, puissant et athlétique malgré sa taille (2,03 m), de retour en 2023 en sélection et capitaine de l’Australie pendant la dernière Coupe du monde. On vous le confirme, le grand moustachu a l’âme d’un leader et les dirigeants maritimes ont eu la bonne idée de le prolonger jusqu’en 2028. Qu’il continue ses prouesses en sélection à 32 ans passés !

Bonne tournée à tous, messieurs !

                                       Etienne Barthod

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